Google chute en bourse à cause de l’intelligence artificielle

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La présentation marketing de Bard, le robot conversationnel du groupe Google, a coûté cher au géant américain. Mercredi, Alphabet, maison-mère de Google, a vu sa capitalisation fondre de 115 milliards de dollars sur la Bourse de Wall Street après que son robot d’Intelligence Artificielle (IA) ait donné une réponse erronée sous les feux des projecteurs.

Cette chute est due à la présentation de Bard, le robot conversationnel conçu par Google pour rivaliser face au succès fulgurant de ChatGPT, développé par Microsoft. Dans un exemple donné lors de la conférence, Bard a montré ses limites en fournissant une réponse erronée à une question portant sur le télescope spatial James Webb.

Comprendre la situation de Google

Lundi 7 février 2023, Google a lancé Bard depuis son siège social de Redmond, accompagné d’une vidéo promotionnelle qui promettait aux utilisateurs d’utiliser cette intelligence artificielle, ou pour être plus précis, ce robot conversationnel pour cuisiner des repas à partir des ingrédients disponibles, ou encore comparer des films primés aux Oscars. Cependant, c’est la déception pour la plupart des observateurs, sentiment déclenché par une mauvaise réponse délivrée par Bard, suite à une requête concernant le télescope James Webb. L’IA affirmait que le télescope avait été le premier à prendre une photo d’une exoplanète alors qu’en réalité, cette première image d’une exoplanète avait été prise en 2004 par le Very Large Telescope au Chili.

Ce faux pas a, bien entendu, mis Alphabet dans l’embarras et provoqué une levée de boucliers chez les analystes financiers. Pour Deutsche Bank, le prix de l’action Alphabet devrait être plus élevé de 15% sans cet incident, qui a nui à l’image du groupe. Selon UBS, le titre est « sous pression car le marché ne veut pas investir dans des entreprises dont l’avenir est incertain. »

Google doit redorer son blason

Bard est donc loin d’être le seul robot conversationnel développé par Google, puisque la société compte déjà Allo, Duo et Meet. Toutefois, celles-ci semblent insuffisantes pour lutter contre l’utilisation exponentielle que font les internautes des bots intelligents fournis par Microsoft.

Le géant Américain doit donc faire face à de nouveaux concurrents qui menacent sa hégémonie dans le domaine de la recherche sur internet, et il faut désormais le prouver à ses actionnaires que l’investissement dans l’IA peut rapporter gros, malgré des erreurs comme celle-ci.

Alphabet espère ainsi rassurer les investisseurs et reconquérir rapidement la confiance des marchés, notamment grâce à l’annonce d’un plan visant à stimuler les revenus tirés de la publicité et des services de streaming payants. La firme devra en outre démontrer sa capacité à protéger ses produits phares contre les nombreux autres concurrents qui apparaissent chaque jour sur le marché.

Une stratégie de diversification basée sur l’IA

Pour y parvenir, Google va non seulement se focaliser sur le renforcement de ses technologies existantes, mais aussi sur leur diversification. L’entreprise souhaite ainsi mettre en place un système d’analyse automatique capable d’adapter le traitement des informations afin de réduire les risques liés à ce genre d’erreurs. Parallèlement, elle continue à étoffer son écosystème intelligent, en investissant 50 milliards de dollars dans l’IA.

Une stratégie qui semble payante puisque plus de 3 milliards de personnes à travers le monde utilisent désormais les produits et services proposés par Google. Mais l’échec de Bard a montré que cette suprématie ne serait pas durable si l’entreprise ne démontre pas sa capacité à innover et à offrir une solution satisfaisante aux problèmes rencontrés par ses clients.

Malgré ce faux pas, Google n’est pas prêt de baisser les bras et de perdre la bataille de l’intelligence artificielle. La firme a déjà annoncé un projet ambitieux visant à moderniser ses produits et à se diversifier, et elle continuera à miser sur l’IA pour poursuivre sa mission : offrir la meilleure expérience possible à ses utilisateurs.